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DE Etienne Jules Marais au Futurisme.

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 Contexte historique

Le dynamisme de la vie moderne

Pour les avant-gardes du début du XXe siècle, l’art se doit de représenter la société contemporaine. Afin de s’accorder au présent et de dépeindre la modernité, les artistes tentent alors d’inventer de nouveaux moyens artistiques qui transposent dans le langage plastique les caractéristiques de la civilisation industrielle. 

Les futuristes cherchent en particulier à exprimer le dynamisme de la vie moderne : ils considèrent le mouvement et la vitesse comme les phénomènes les plus significatifs du XXe siècle naissant. Le vélo, l’automobile, le train, ces inventions récentes, sont des moyens de locomotion rapides qui réduisent les distances ; les objets, les hommes sont soumis à une accélération générale des rythmes (de travail, d’usure, de production, d’innovation...) ; le développement du sport met en valeur le corps en mouvement.

La chronophotographie, nouvelle technique scientifique inventée par Étienne Jules Marey et Eadweard Muybridge pour étudier la locomotion animale et humaine, est une source importante d’inspiration pour eux : elle leur fournit une solution plastique pour rendre la sensation dynamique du mouvement dans leurs œuvres.

 

  Analyse des images

Représenter le mouvement

Marey et Muybridge ont l’idée d’utiliser la photographie pour analyser le mouvement dans les années 1870 : elle permet, grâce à la multiplication des prises de vue et à leur mise en série, de saisir comment se déplace un humain ou un animal. Les clichés qui illustrent les publications des deux scientifiques frappent les futuristes par leur dynamisme. Ces artistes reproduisent alors dans leurs œuvres la décomposition du mouvement visible dans les chronophotographies. 

Dans la planche tirée de l’ouvrage de Muybridge, un homme en train de ramasser quelque chose à terre est photographié à plusieurs reprises de manière à produire une suite d’images qui détaille chaque composante du geste. Les différents clichés sont ensuite mis bout à bout pour restituer le mouvement dans son intégralité. Le moulage de plâtre réalisé d’après les chronophotographies de Marey décompose également le déplacement d’un être vivant – celui d’un goéland – mais au lieu de juxtaposer côte à côte les photographies prises successivement, celles-ci sont mêlées en une représentation unique. En effet, Marey prenait ses clichés sur le même négatif : les différentes phases de l’envol de l’oiseau sont ainsi légèrement superposées les unes sur les autres créant avec différentes prises de vue une image synthétique. 

Les futuristes exploitent l’effet engendré par ces photographies pour donner la sensation du mouvement dans leurs œuvres. Luigi Russolo, dans Synthèse plastique des mouvements d’une femme, multiplie les représentations de la figure de telle sorte que celle-ci semble envahir l’espace du tableau : la tête et les pieds peints plusieurs fois côte à côte forment deux arcs de cercle opposés en haut et en bas du tableau tandis que le corps, progressivement réduit à un ensemble de lignes courbes, paraît se dilater horizontalement à l’infini. Il cherche ainsi à transcrire les gestes de son modèle, la manière dont la femme qu’il peint bouge et, plus généralement, à faire ressentir le dynamisme humain, l’immobilité n’étant pas naturelle à l’homme. Umberto Boccioni fond encore davantage les différentes étapes du mouvement de son personnage, qui semble alors étiré vers l’avant et l’arrière, créant littéralement des « Formes uniques de la continuité dans l’espace  », c’est-à-dire une représentation synthétique du déplacement d’un individu où les gestes successifs réalisés pour avancer sur une distance sont fusionnés en une seule forme. Dans les deux œuvres, des formes abstraites courbes amplifient la sensation dynamique en engendrant une sorte d’écho figuratif de l’action, une onde de choc qui reproduit de plus en plus faiblement et abstraitement le mouvement de la figure.

 

  Interprétation

Un art moderne

Dans ces deux œuvres, Russolo et Boccioni ont réinterprété la formule esthétique des chronophotographies mais certains tableaux futuristes, tel Dynamisme d’un chien en laisse de Giacomo Balla (1912, Knox Art Gallery, Buffalo), reproduisent exactement le procédé de Muybridge et Marey en peignant successivement les différentes étapes d’une action sur la même toile. En quelque sorte, les futuristes se sont inspirés du travail de ces deux scientifiques parce qu’ils avaient un but comparable : comme Muybridge et Marey, ils cherchent à donner à voir un corps se mouvant dans l’espace. Cependant, tandis que les premiers décomposent le mouvement pour mieux comprendre les mécanismes de la locomotion animale et humaine, il s’agit pour les seconds de rendre plastiquement la sensation du mouvement afin que le spectateur ressente le dynamisme du sujet représenté. 

Une telle transposition des recherches récentes de la science revêt également une signification particulière pour ces artistes. Imiter les effets de la chronophotographie est une façon d’inscrire la contemporanéité dans leurs œuvres : les futuristes montrent ainsi qu’ils ne sont pas coupés du présent et que leur art accompagne les progrès scientifiques et techniques. Ils tissent alors des liens avec la science, discipline emblématique de la modernité puisqu’elle fut à l’origine de la majorité des bouleversements qui affectaient l’époque.

 

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Giacomo_Balla_-_Dynamisme_d'un_chien_en_laisse_-_1912_Balla_crée_l'illusion_du_m

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Giacomo_Balla,_Fillette_courant_sur_un_balcon,_125x125_cm,_1912,_Milan,_Galerie_

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LES AVANT-GARDES AVANT 1914 : L'HÉRITAGE DU CUBISME 

La recherche artistique européenne connaît autour de 1910 une accélération sans précédent. A la suite des ruptures stylistiques que représentent le Cubisme et le Fauvisme en France, ou l’Expressionnisme en Allemagne, une grande diversité d’initiatives se manifeste dans le domaine des arts plastiques. En particulier, après le travail de Braque et Picasso, qui produisent alors une peinture hermétique analysant la construction mentale qui s’opère dans la perception des formes, certains peintres à travers toute l’Europe ressentent le besoin de réintroduire la vie au centre de l’art. C’est ainsi que la couleur et le mouvement, abandonnés par le Cubisme analytique, reviennent au premier plan des préoccupations picturales avec les Futuristes, les Rayonnistes ou Robert etSonia Delaunay.

Les peintres du Futurisme italien, principalement Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Luigi Russolo et Gino Severini, regroupés en 1910 autour du poète Filippo Tommaso Marinetti, proclament l’identité de l’art et de la vie par le biais de la notion de vitesse. Héritant de la philosophie de Bergson et de la théorie de la relativité d’Einstein selon lesquelles la stabilité est une illusion rétrograde, ils choisissent la vitesse comme moyen de percevoir et d’acquiescer au principe fondamental qui régit le monde moderne, le mouvement. Ils souhaitent un art total, comme l’indiquent leurs nombreuses activités parallèles à la peinture : la musique, l’architecture, le théâtre, le cinéma, la mode, la décoration et même la cuisine. Le Futurisme est un art de vivre.

À leur suite, les Rayonnistes, du nom de la théorie formulée en 1912 et mise en pratique par Michel Larionov et son épouse Nathalie Gontcharova, font surgir la vie de leur peinture en rendant visibles les vibrations sans cesse en émulation qui lient un sujet à son milieu.

Robert et Sonia Delaunay, dont l’œuvre est baptisée par Guillaume Apollinaire du nom de Cubisme orphique, célèbrent la vie en centrant leurs recherches sur les manifestations de la lumière, qui est pensée comme un principe créateur originaire. Se diffractant en disques colorés, animés entre eux d’une tension perpétuelle grâce au principe des contrastes simultanés et à leur texture plus ou moins transparente, la lumière exprime à elle seule le dynamisme du tout. La couleur, libérée de la fidélité au réel par les Fauves et les Expressionnistes, est désormais parfaitement autonome, affranchie de la forme.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, ces artistes, parfois alliés, parfois rivaux, poussent leurs recherches à leur apogée, participant à toutes les expositions les plus radicales de l’époque, par exemple le Premier Salon d’Automne de Berlin en 1913, où ils sont tous présents.

Après la guerre, leur optimisme commun n’est plus d’actualité. En Italie, avec l’arrivée au pouvoir des fascistes en 1922, un second Futurisme plus ambigu poursuit ses activités, à côté d’une nouvelle peinture introspective, celle de Giorgio De Chirico, Mario Sironi ou Alberto Morandi. En Russie, la Révolution soviétique stimule l’utilisation des techniques mécaniques appropriées à un art de masse, le graphisme, la photographie, le cinéma. Tandis qu’en France, la guerre met fin aux initiatives d’avant-garde pour privilégier un retour à la perspective classique, un retour ou un rappel à l’ordre.

 

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