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une oeuvre comme une expèrience sensible.

 

 

 

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 – Wolfgang Laib ; un souffle de plénitude

 

 

 

Lire et poser des mots sur une œuvre d’art peut lui donner un sens, et vous faire aimer l’œuvre elle-même, au-delà du message qu’elle entend transmettre. Ainsi, les deux œuvres  présente dans cette chronique auraient pu être insignifiantes : « Ah ! de l’art contemporain… j’y comprends rien de toute façon ».

Mais justement, parfois il suffit de peu pour comprendre, juste de lire la notice. Alors on se dit que dans l’art d’aujourd’hui, il y a décidément de belles choses.

Wolfgang Laib ; un souffle de plénitude

 Wolfgang Laib est un artiste plasticien d’origine allemande, né en 1950.

Il commence tout d’abord à étudier la médecine, suivant les traces déjà écrites de ses parents. C’est une fois son diplôme obtenu, qu’il quitte définitivement cet univers afin de se consacrer pleinement à l’Art.

L’œuvre de Laib est comme enveloppée d’un silence impénétrable, d’une beauté pure, d’une plénitude parfaite. Artiste atypique, mystérieux et sincère, Wolfgang nous étourdi par la puissance et l’épuration de son travail.

En n’utilisant que des matériaux bruts (pollen, marbre, lait, riz, cire…), l’artiste se démarque déjà de ses contemporains. Face à ses éléments naturels, Laib semble nous indiquer un autre chemin de rencontre, c’est alors par un déplacement, une transposition de ceux-ci, qu’il nous révèle leur éclat, leur merveille. En adoptant une autre vision, à travers les yeux de l’artiste, le spectateur contemple la nature comme il ne l’a jamais fait. Les points de vue sont indénombrables, toute chose se dévoilera autre selon l’angle où elle est approchée.

La première œuvre de l’artiste que nous allons voir, est celle grâce à laquelle la majorité des gens qui le connaissent l’ont découvert.

 

 

 

Cette œuvre est le résultat d’une collecte lente et minutieuse de pollen par l’artiste. Il le répand ensuite lui-même de manière homogène, dans les différents lieux où il expose. Ce travail impressionnant est comme un choc de lumière, de couleur à l’état pur, l’éclat de ce jaune irradie l’espace. Face à une simplicité qui produit autant d’impact sur le spectateur, chacun est libre d’interpréter, d’apprécier, de nouveau en un point de vue choisi, le ressenti que cet œuvre lui procure.

 

Le deuxième travail de Wolfgang Laib auquel nous allons nous intéresser, est tout aussi épuré, sublime dans sa finesse et porteur de perfection.

 

Cette œuvre est le résultat d’une association de deux éléments que rien ne semblait pouvoir faire coexister. L’artiste utilise une plaque de marbre blanc, qu’il creuse très légèrement (environ 2mm) sur la face supérieure. Il y verse ensuite du lait, en une quantité exacte afin que la plaque soit nappée de liquide. Alors que l’on n’arrive plus à détacher son regard de l’œuvre tellement la beauté limpide et enivrante hypnotise, l’artiste semble nous dire, si l’on adopte un certain point de vue, que la « magie » est en chaque chose, derrière chaque élément créé…

Or, si l’on pense avoir atteint un idéal de perfection, le temps nous ramène trop vite devant la réalité ; les œuvres de Wolfgang Laib sont éphémères, se détruisent, d’elles-même, s’évanouissent, peu à peu, en laissant au spectateur le souvenir d’un instant si subjuguant qu’il se met à douter de lui-même et à croire en une brusque illusion, cristallisation inconsciente de sa part. En effet, tandis qu’au bout de quelques heures le lait s’écaille et se ternit, le pollen se répand au-delà du carré défini par l’artiste, et ce dû à la présence et à la marche du spectateur autour de l’œuvre, faisant disparaître et rendu à l’état imperceptible la lumière poudrée.

Pour ceux qui cherchent un « message » dans l’œuvre de Laib, la seule signification est en vous. Se laisser envahir par une émotion, et vivre l’œuvre, intensément, en chacun, faire vibrer sa sensibilité qui s’exprime à chaque fois de manière unique ; tel est, à travers ma vision, la fin de cet Art.

 

 

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