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entrainement

La maquette du bonheur.

 

Aller d'un point à un autre, se pencher sur une carte, établir un itinéraire, tel est le projet proposé par Luc Dubost. Inventer une vision poétique d'une aventure extraordinaire:le passage des Alpes par un éléphant, Echo à la traversée des Alpes par Hannibal, lors de sa marche vers l'Italie en 218 av. J.C.Pousser un objet, un éléphant pesant 200 kg, franchir un sommet alpin, redescendre comme récompense du plaisir, aller au delà.Peu importe le véritable itinéraire, peu importe la reconstitution historique, sujets de nombreuses hypothèses et controverses, l'objet est détourné vers la ré-invention du voyage: en faire ce qu'on veut. On peut tout ré-inventer : Superposer une histoire dans l'histoire, concevoir l'aventure avant qu'elle ait lieu.Le voyage avant le voyage.Premiers pas, premier ancrage, Luc Dubost propose une série de dessins sur plaques de marbre, paysages imaginaires, signes qui précèdent l'aventure, possible décalage avec la réalité de l'événement qui se déroulera durant l'été 2014, l'éléphant trans-porté franchissant le col de Larche, dans les Alpes du sud.Encore une fois, proposer une "affaire" absurde et poétique, poser des images qui transcendent ou conjurent la réalité: aller au devant de ce qui peut arriver.La sculpture n'est plus une sculpture, c'est une sorte de ready-made, juste une image permettant le questionnement et le déplacement de l'idée de création.Ne plus enchaîner les affres de la course solitaire du créateur, ne pas rester enfermé dans l'objet, mais au contraire s'ouvrir, réunir "du monde", des participants actifs et engagés dans un élan commun, l'idée d'un égoïsme d'être avec les autres.Si la trace formelle du voyage s'inscrit dans la réalisation de films, expo-photos, écriture d'un livre retraçant l'aventure, sa vision est toute acquise à l'art de vivre.Le projet se propose comme une quète du bonheur, un jeu invitant l'effort, un travail engageant chaque contribution personnelle dans un ensemble poétique d'une réalité : une maquette du bonheur.

 

 

Alain Louedec

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